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Maxime Valette

en toute modestie

Avec 20 ans de création d’entreprise au compteur, Maxime Valette est déjà, à 35 ans, blanchi sous le harnais. Le fondateur de « Vie De Merde » (VDM) est devenu un spécialiste reconnu de la tech, qui s’implique volontiers dans son environnement économique et social immédiat, avec une discrétion et une modestie qui étonnent parfois.

Maxime Valette

Attention !!! Attention à ne pas confondre Maxime Valette avec Maxime Valette ou Maxime Valette. En effet, un petit tour sur Internet, sans chercher midi à quatorze heures ni Maxime Valette où il n’est pas, en fait bientôt apparaître trois. L’un a le plaisir d’annoncer qu’il est depuis quelques mois directeur logistique événementielle chez untel - grand bien lui fasse -, un autre œuvre dans l’immobilier. Or - au diable l’homonymie ! -, le Maxime Valette dont il est question ci-dessous (le seul, finalement, qui nous intéresse) est bien né à Reims le 30 avril 1988.

Certes, dans l’environnement entrepreneurial marnais, le risque de confusion est quasi nul : ici, Maxime Valette est connu comme le loup blanc et son parcours dans l’univers de la tech, qui force l’admiration, a valeur d’exemple. Pensez donc ! à 7 ans, il surfait déjà sur le Net comme d’autres sur les vagues de Belharra et de Teahupoo. Il est vrai qu’avec un père maître de conférences en informatique à l’Université de Reims Champagne-Ardenne, outre quelques gènes de bon aloi, il disposait à domicile de toute la panoplie des « nouvelles technologies par l’exemple ». « Mon père avait développé pour mon frère et moi une interface de jeux vidéo. J’étais fasciné lorsqu’il tapait une ligne de code qui ouvrait une page sur l’écran de l’ordinateur. Je voulais faire comme lui… Il ne m’a jamais poussé dans cette voie, mais il m’a toujours guidé dans mes démarches. »

Fort de l’évidence, Maxime Valette ne s’est guère posé de question sur son avenir professionnel. A 15 ans, cet âge où s’amuser tout seul ne suffit plus, il fondait sa première entreprise de vente de noms de domaine, NOD (contraction, justement, de ‘nom de domaine’) : « J’avais automatisé tout le processus pour créer un nom de domaine et l’enregistrer en temps réel - et pour pas cher. J’ai vite atteint le millier de clients ! » En parallèle, il travaillait bénévolement en tant que développeur et administrateur de système réseau pour diverses entreprises de sa connaissance - « Là, j’étais dans le concret ! ». Il passe son Bac, bien sûr, mais plutôt que de s’inscrire en Fac + 12, très très hautes études, spécialiste de chez spécialiste, il prend la filière autodidacte et se forme tout seul sur le tas. Moyennant quoi, à bientôt 36 ans, il fait partie de l’espèce de plus en plus rare des self made men.

Le succès de VDM

A 19 ans, il fonde VDM (sigle Vie De Merde), site rassemblant de courtes anecdotes sur les mésaventures et désagréments de la vie quotidienne, qui traversera l’Atlantique pour devenir FMyLife aux Etats-Unis. Gros succès (« quoique inattendu ») et début de sa carrière d’entrepreneur - d’une certaine célébrité également. « En dépit de mon jeune âge, j’avais déjà l’expérience du web et j’en connaissait les risques. Pour crédibiliser et pérenniser la marque, il fallait la développer et sortir de la tech pure. VDM s’est diversifiée en livre, BD, série télé, jeu de société, agenda scolaire… et même une chanson (https://www.dailymotion.com/video/xf3wwj) » (qui ne semble pas avoir marqué l’histoire du genre…).

Depuis, Maxime Valette n’a jamais dérogé à cette vision entrepreneuriale qui vise à créer de la valeur plutôt que du bénéfice.

Il vendra cependant VDM en 2016 pour financer d’autres projets, avant de racheter la marque en 2021 - chose plutôt rare dans le monde du business -, afin de lui donner un second souffle avec l’évolution de la technologie, tout en retrouvant les fondamentaux et l’esprit initial 100 % texte : « VDM reste un phare dans la tempête digitale. » Autre rareté de l’exercice, VDM n’est pas aujourd’hui l’activité principale de Maxime Valette, qui y voit plutôt « un hobby » (sic !).

L’éloge du télétravail avant l’heure

Aujourd’hui donc, côté activité principale, et pour faire court, il y a BetaSeries et ComeUp.

BetaSeries (environ 10 salariés), première communauté francophone de séries TV, vend du conseil pour tous les professionnels de la production, et leur fournit des audiences en temps réel sur toutes les séries diffusées à la télé et sur les plateformes de 7 pays européens (soit un catalogue de 40 000 séries).

ComeUp (environ 20 salariés) est une plateforme dédiée aux freelances, qui leur permet de proposer leurs services au monde entier via une plateforme sécurisée. Une offre simple, sans engagement, et adaptée à tous les vendeurs, en français et en anglais.

Pour faire bonne mesure, Maxime Valette a fondé la holding MVBEST pour structurer les différents projets qu’il accompagne au quotidien, les sociétés dans lesquelles il (s’)investit, les entrepreneurs qui partagent ses valeurs et auxquels il prodigue ses conseils techniques et stratégiques.

Pour le fun, signalons également qu’il a commis un livre, « En ligne », en 2019, dans lequel il rassemblait ses expériences - déjà - à destination du plus large public. Livre qui a d’autant plus ‘rencontré’ ledit public qu’il y consacrait un chapitre au télétravail. En février 2019, date de la parution d’ « En ligne », le télétravail passait encore pour une aimable lubie de geek. Quelques mois plus tard, la Covid-19 en faisait un outil majeur du confinement et de la lutte contre la pandémie, et donnait toute son importance à la vision de Maxime Valette sur ce nouveau mode de fonctionnement. « A présent, on a compris que le télétravail faisait gagner beaucoup de temps à tout le monde. Nous vivons dans un monde qui bouge très vite. Chaque minute gagnée sur les temps de transports, par exemple, est une minute où un entrepreneur peut faire du business. Il n’est plus nécessaire d’être autour d’une table pour organiser une réunion : c’est aussi simple en visioconférence… »

Gagner à être connu

Derrière l’entrepreneur se cache l’homme. Que d’aucuns, à première vue, jugent froid et distant, confondant sans doute prétention et humilité. Maxime Valette ne se pousse pas du col. Il avoue sans ambages une certaine timidité. « Ce n’est pas dans ma nature d’être en avant. » Il se définit même comme « un homme de l’ombre, un bon numéro 2 », qui aime structurer, imaginer une stratégie et s’entourer de business developer capables de porter et de vendre ce qu’il construit. « C’est peut-être une manière de me préserver, mais cela me convient. Je n’ai pas d’ego à satisfaire. » Pour autant, il s’implique naturellement pour son environnement immédiat : il est l’un des premiers ambassadeurs de Légend’R, la marque d’attractivité du Grand Reims, il préside l’association BAMA (Business Angels de la Marne et des Ardennes), vice-préside le French Tech Est (accompagnant environ 700 start-up), et apporte volontiers son concours aux manifestations tech du territoire. Rien de « distant » dans tout cela !

En vérité, Maxime Valette gagne à être connu ! C’est un épicurien dans l’âme qui sacrifie volontiers aux plaisirs de la gastronomie et à la convivialité que cela engendre, en toute simplicité. Curieux, gourmet, admirateur des grands cuisiniers, fin connaisseur aussi de ces boissons d’hommes que ne désavoueraient pas quelques tontons flingueurs, il a pour habitude, lors de ses déplacements professionnels, de réserver une bonne table le dernier soir. Et selon que ses rendez-vous ont répondu ou non à ses attentes, il pourrait paraphraser Napoléon à propos du champagne : « En cas de victoire, je le mérite ; en cas de défaite, j’en ai besoin. »

Chez lui, dans une cuisine quasi professionnelle, il s’improvise maître-queue et mijote des petits plats pour sa famille : « Ca libère l’esprit ».

Faut-il dire encore, pour le percer à jour davantage, qu’il a pratiqué le violoncelle pendant 10 ans au conservatoire de Reims, et qu’il est doué de ‘l’oreille absolue’ ?

Professionnel reconnu

Revenons au spécialiste de la tech. Dans son domaine de compétence, Maxime Valette est un professionnel reconnu. Avec BetaSeries il mène des projets d’envergure internationale qui apportent de la valeur (ne pas oublier : la valeur d’abord !) à une entreprise qui est la seule en France sur son secteur d’activité. Et quand on le sollicite pour effectuer une présentation sur le thème de la culture liée au business, à Tokyo, devant des chercheurs du CNRS détachés au Japon, il a beau ne pas avoir d’ego à satisfaire (cf. plus haut) il n’en éprouve pas moins quelques picotements du côté de la moelle épinière. « Parce que malgré tout, quand on est autodidacte, on passe sa vie à réviser le diplôme que l’on n’aura jamais. » Parole de self made man.

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