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Jérémie Petit

« Penser l’entreprise à 5 ans »

S’il n’a pas fondé CGR, l’entreprise familiale, Jérémie Petit a su la développer et la structurer. Dans une économie sujette aux turbulences, il considère que son rôle est d’envisager l’avenir « à cinq ans  ».

Jérémie Petit

Jérémie Petit, 47 ans, rémois d’origine, DUT de génie mécanique. « Je voulais travailler dans le sport automobile, et j’ai appris la mécanique. Mais la perspective d’avoir devant moi… une planche à dessin m’a fait changer de voie  ». Ecole de commerce et, à la sortie, trois années chez Tiss’Métal (Reims) pour vendre des bandes transporteuses métallique à l’export. « Belle expérience. J’avais 23 ans. Valises, avions, défricher, partir de zéro... Mais en prenant le vol retour, il fallait qu’il se soit passé quelque chose. » Et puis l’envie de fonder une famille. Son père, fondateur de CGR (Comptoir Général de Robinetterie, distributeur spécialiste en robinetterie et accessoires à destination des professionnels du génie climatique) en 1980, souhaite diversifier, ouvrir l’entreprise à d’autres marchés, et notamment l’industrie. Nous sommes en 1999, CGR compte 40 salariés. Il propose à Jérémie de le rejoindre. « Je n’avais pas une grosse envie de travailler dans l’entreprise familiale. » Mais comme le père lui dit « débrouille-toi », le fils accepte. « Nous avons réalisé un joli taux de croissance entre 2000 et 2010. Puis mon père a pris du recul pour structurer l’entreprise, et placé Pascal Sohier, qui avait un savoir-faire informatique et une expertise logistique, à la direction générale. » L’informatisation permet la mécanisation de toute la préparation des commandes. Les gammes s’accroissent et Jérémie Petit ‘monte en puissance commerciale’. « En 2006, Pascal Sohier et moi-même formons un binôme à la tête de l’entreprise. » Pendant 10 ans. En 2016, Jérémie Petit prend la présidence de CGR. Il acquiert un nouveau bâtiment à Bétheny, 4 000 m2 au sol, 12 m de haut. L’entreprise passe un cap logistique et réalise sa première opération de croissance externe en 2019 en rachetant Robival (spécialiste de la robinetterie industrielle, complémentaire de CGR, 40 salariés) à Valence. « Ca s’est conclu ‘à la poignée de main’, avec une vision commune de la conception de l’entreprise. » Puis il crée DBS Drive (comme Drive Bâtiment Service), implantations locales au plus près des clients de CGR. Il existe aujourd’hui six DBS Drive, trois en région parisienne, et trois autres à Reims, Lille et Nantes. Un septième est en gestation à Lyon - sans oublier Robival à Valence. « DBS Drive, c’est la maintenance et l’urgence auprès de nos clients, avec 8 000 références sur place et, bien sûr, les 26 000 référence de CGR à disposition. » CGR livre à J+1 (commandé aujourd’hui, demain chez vous) ; DBS Drive, c’est du J 0 !

Les gens ne sont pas des numéros

Il faut voir le site logistique de Bétheny. Une cathédrale - sans la spiritualité, peut-être… La comparaison vient tout de suite à l’esprit : CGR est l’Amazon de la robinetterie et du génie climatique ! La promesse de service est la même. « On sait faire, dans le domaine d’activité qui est le nôtre. On a mécanisé, mais pas au détriment des effectifs puisque l’on a aussi embauché et fait monter les collaborateurs en compétence. » Mais qu’on se le dise, la référence au géant du e-commerce n’est pas la tasse de thé de Jérémie Petit. « Amazon n’est pas mon modèle et je préfère ma vie à celle de Jeff Bezos. » Entendre notamment par là qu’il n’est pas question de galvauder la notion d’entreprise familiale. Jérémie Petit connaît tous ses salariés (310 actuellement), et tous ses salariés le tutoient. « Les gens ne sont pas des numéros. »

Week-end moto

A part ça (sic !), Jérémie Petit est revenu à ses premières amours mécaniques. « J’ai lié connaissance avec le patron de l’équipe Tech3 en MotoGP (la Formule 1 de la moto). Il m’invite sur les circuits. » Et là, surprise (?), ce qui intéresse le Rémois c’est surtout l’organisation, la stratégie. « Un week-end de course, c’est un condensé d’un an d’entreprise. C’est fascinant. J’ai appris et ‘pris’ plein de choses. » Et puis c’est l’occasion de rencontrer d’autres chefs d’entreprise passionnés. «  C’est un réseau d’échange fabuleux, et d’une grande richesse humaine. » C’est surtout une immersion totale dans un autre monde où, pendant deux jours, personne ne lui demande rien. « Mes meilleures décisions, je les ai prises au retour d’un de ces week-ends. Avec les idées claires. »

Donner l’impulsion

Aujourd’hui, Jérémie Petit a structuré CGR pour les prochaines années. Mais il sait qu’il devra pendre un jour du recul, comme l’a fait son père. « Sans quoi nous n’en serions pas là. Le métier de chef d’entreprise, ça bouffe la vie - et dans le genre, l’année 2020 va sans doute compter double. » Etre patron ? « C’est donner l’impulsion. J’en reviens aux grands prix moto : le type qui dirige l’équipe n’est pas sur la moto, ne fait pas de mécanique, ne participe pas aux ravitaillements, et en plus il regarde la course à la télé… Mais il fixe l’objectif de la saison. » Accessoirement, bien sûr, il s’assure des moyens de l’équipe pour l’atteindre. Pour l’heure, Jérémie Petit pense aux objectifs de CGR « à 5 ans ».


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